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En France, comme dans beaucoup de pays industrialisés, la nutrition a largement évolué au cours de ces soixante dernières années. Parler de bonne santé rime souvent avec manger sain. Conseils en tous genres fleurissent, rendant les consommateurs à la fois témoins et expérimentateurs, mais souvent peu aguerris à juger de leur bien-fondé. Par ailleurs, la nutrition est une discipline dont les domaines de recherche sont parmi les plus divers : fondamental, clinique, technologique, économique, psychologique, social environnemental etc. Enfin, la nutrition et l’alimentation sont au cœur des discussions des experts, des professionnels de santé, des industriels et, bien évidemment, des citoyens. D’où vient cette grande réceptivité concernant l’intérêt grandissant pour la nutrition ?
Sur le plan purement médical et biologique, il apparait que la nutrition est une composante essentielle dans l’explosion des maladies chroniques. En effet, les désordres nutritionnels sont la première cause de perte d’espérance de vie (devant le tabac ou la pollution) et c’est le seul levier actionnable avec l’exercice physique. C’est d’ailleurs un des futurs chantiers des Autorités Publiques de changer de paradigme et de passer d’une prise en charge thérapeutique vers une prise en charge de la prévention.
Sur le plan social, les pays industrialisés s’ancrent dans un contexte de société d’abondance et d’excès alimentaires. Par ailleurs, des scandales sanitaires entachent régulièrement la filière agroalimentaire et stigmatisent certains aliments rendus, à plus ou moins long terme, impropres à la consommation. Les peurs alimentaires progressent avec les incertitudes créées par l’apparition d’aliments transgéniques et par le développement de nouvelles technologies qui ne sont pas toujours bien comprises. Même les aliments plus “ordinaires” sont touchés par la suspicion. À travers les blogs et les réseaux sociaux se tissent ces nouvelles pratiques qui visent à partager son expérience personnelle pour en faire de l’evidence-based community, en remplacement de l’evidence-based medicine. Or, force est de constater que l’absence d’un continuum entre le médical et les sciences économiques et sociales laisse le champ libre à des recommandations et à des discours souvent dogmatiques et potentiellement dangereux pour les citoyens.
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